Lisandro entra dans la pièce avec Andrea et il sentit un poids lourd se poser sur sa poitrine. Une chambre d'enfant. Il y avait au mur des dessins, représentant un famille, le chilien s'approcha doucement alors qu'Andrea jetait un coup d'œil dans la pièce. Ils ne s'étaient pas attendu à trouver des gens ici. Des traces de vies autres que celles des policiers, avant. Ça le prenait au cœur, alors qu'à son tour, il détourna le regard, pudique, pour se concentrer sur la boîte que la brune avait trouvé. Il lui fallu un peu d'aide pour l'ouvrir et découvrir des clés. Un peu curieux, il les pris avant d'être alerter par un bruit dans le couloir. Rapidement, ils rejoignirent Isaac alors que la lourde porte du commissariat se refermait sur une dizaine de rôdeurs. Il se figea, le temps pour lui de comprendre ce qui leur tombait sur le coin de la figure. Ils étaient piégé.

"Puta madre" grinca-t-il. Pas le temps de tergiverser plus, les morts étaient déjà sur eux. Andrea fut la première à s'élancer sur les monstres et en mettre un à terre. Lisandro parti vers la droite, le pied de biche bien en main pour cueillir un cadavre en pleine tête, grisé par la colère, la frustration et l'adrénaline provoqué par l'urgence de la situation. Ils n'avaient rien vu venir, mais visiblement ils avaient été repérés. Un mort lui attrapa le bras derrière lui, Lisandro envoya son coude en arrière le frappant à la gorge, lui permettant de se dégager suffisamment pour le faire tomber et de défoncer son crâne au pied de biche. Ils étaient encore nombreux et s'en sortir sans trop casse relevait du miracle. Isaac et Andrea étaient un peu en retrait par rapport à lui, il fallait qu'il se rapproche. D'un bond, il se rapprocha de la brune, se flanquant à son flanc gauche pour l'aider à repousser un cadavre. "J'ai les clés dans ma poche, faudrait atteindre cette porte. Ensemble." dit-il avec un regard pour Isaac. Il n'y avait pas assez d'espace et trop d' enjeux pour se permettre de se séparer pour une quelconque diversion.

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Ils avaient finalement réussi à ouvrir la dernière porte. Après avoir laissé Andrea et Lisandro y entrer, Isaac s’était posté dans l’encadrement de la porte, gardant un œil sur l’entrée principale du bâtiment. Laissant les deux autres fouiller la pièce, son attention fut néanmoins attirée par l’intérieur de la pièce. Une chambre d’enfant. Cette simple vue lui glaça le sang. Qu’avait-il bien pu se passer ici ? Qu’était-il arrivé à l’enfant qui avait vécu ici ? En tant que père, le destin tragique – plus que probable – de cette petite fille eut le don de le tourmenter, ravivant d’anciennes cicatrices. Il savait ce que ça faisait de perdre son propre enfant, et il ne souhaitait ça à personne…

Alors que les deux autres venaient de trouver un trousseau de clés, le cavalier s’était avancé dans la pièce. Sur une table, il attrapa ce qui semblait être un vieux dessin d’enfant, jaunis et poussiéreux. Puis, brusquement, un bruit dans l’entrée attira son attention. Tous se retournèrent pour voir ce qu’il en était. Là, Isaac eut la mauvaise surprise de se retrouver nez à nez avec un rôdeur. Ils étaient plusieurs à être entrés, une bonne dizaine. Heureusement, Andrea intervint, éliminant la créature. Déséquilibré, le vieil homme manqua de trébucher, se retenant in extremis.

Ils étaient pris au piège. La voix de la métisse retentit, ordonnant de se débarrasser des morts au plus vite. Isaac se redressa alors, couteau à la main. Et alors que ses coéquipiers s’acharnaient déjà à mettre hors d’état de nuire chacun de ces monstres, le cinquantenaire paniqua légèrement. Une main décharnée lui attrapa le bras, et il fut obligé de se débattre nerveusement alors qu’un second rôdeur essayait déjà de lui saisir l’épaule. Il le repoussa d’un coup de pied. Il frappa violemment le premier mort dans l’œil avant de s’occuper du deuxième qui venait de refermer sa main sur son avant-bras. La lame de son couteau vint fendre son crâne, le corps nauséabond retomba sur le premier, à ses pieds. Isaac souffla un bon coup, il en restait encore… Echangeant un regard avec le chilien, il lui fit signe d’avancer, prêt à le suivre jusqu’à la porte que le doc’ indiquait.

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« Ouais… » Fit-il, un peu grognon. Quand il voyait à quel rythme la brune achevait les morts, ils pouvaient tout aussi bien commencé à se diriger vers la porte. Ensemble, ils mettront en miettes ces crânes vides en un rien de temps. Derrière lui, Isaac n’était pas en reste. Il semblait avoir quelques difficultés, mais il acheva son deuxième rôdeur sans y laisser sa peau. Lisandro n’eut pas le temps de chercher plus longtemps, un cadavre arrivait, avide de chair, un peu trop près de lui à son goût. Le chilien se retrouva le bras coincé dans une poigne douloureuse, alors de tout son poids, il poussa le cadavre contre le mur, en tenant son pied de biche sous le menton du monstre pour rester à l’écart des dangereuses mâchoires. Il fallait encore se dégager suffisamment pour l’achever. Un peu coincé, il dû se résoudre à lâcher sa prise pour prendre assez de recul pour dégommer le crâne de l’autre avant qu’il ne s’attaque à son bras prit au piège. Un risque calculé – oui, d’accord, au talent – qui avait payé. Il décrocha les doigts du cadavre de son bras avant de rejoindre Isaac. Il ne restait à présent que deux morts sur leur chemin. « Deux minutes et ce sera fini. » Fit-il à Andrea.

Il lui laissa le soin de s’occuper d’un des morts avant de donner le trousseau de clé à Isaac, qu’il puisse vérifier quelle clé ouvrait la porte. Ils n’étaient pas obligés d’ouvrir de suite, mais Lisandro ne tenait pas à rester enfermé ici plus longtemps. Il avait besoin d’air. Ils reprendraient leur souffle le temps de trouver la bonne clé. « Attends-nous pour ouvrir, Isaac. » Lanca-t-il, avant de se précipiter pour cueillir le mort qui s’approchait d’Andrea par derrière, alors que celle-ci était aux prises avec l’autre. Il lui fonça dessus, épaule en avant en le percutant au flanc. Concentré sur la brune, le mort n’avait pas eu le temps de tourner sa mâchoire putréfiée vers lui et heurta le mur de plein fouet. Alors le chilien leva son pieds de biche et fit gicler ce qui restait de cervelle sur le mur, et un peu sur lui évidemment. Il se retourna juste à temps pour voir Andrea s’occuper du dernier corps. « Le connard dehors pourrait nous en envoyer d’autres… » Fit-il, nerveux. Il ne tenait vraiment pas à rester enfermer ici, pas plus que ses partenaires visiblement. Dans l’œil de la brune, l’envie d’en découdre était brûlante.

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« Non ça va. » Répondit-il avant de vérifier que c’était la même pour Isaac. Ce n’était pas fini, ils en avaient la certitude. Le cavalier avait fini par trouver la clé, après deux tentatives infructueuses, et la porte s’ouvrit. Devant son ordre, Lisandro sortit la lampe de poche d’Andrea – et la sienne – pour la donner à la régisseuse. L’odeur à l’intérieur leur coupa le souffle, le cœur encore battant de la bataille de l’instant, ils découvrirent les lieux avec stupeur, et horreur. L’endroit sentait la mort et les corps en putréfaction. Mais le pire était sans doute ce qui se trouvait les cellules … encore bien vivantes. Si on osait le dire. Il ne s’approcha pas, mais en braquant sa lampe torche, il distingua la silhouette enfantine et la muselière sur son visage. Dans la cellule d’à côté, des gémissements s’élevaient plus … humain ? Lisandro ne savait le dire. Déglutissant péniblement à cause de la scène qui s’affichait sous ses yeux, il continua à balayer les lieux de sa lumière, ne s’arrêtant pas sur la pile de cadavre dans la troisième cellule, il découvrit le stock de munitions à gauche. Il fit un pas en cette direction, prêt à ignorer ce qu’il se passait à droite, puis se ravisa. Andrea était encore la leader de leur expédition. « Qu’est-ce que tu veux faire ? » Il la regardait, mal à l’aise. Il jeta un coup d’œil à la cellule de la fillette. Ils ne pouvaient pas la laisser comme ça. Qui qu’elle fut, elle n’était plus là depuis longtemps, elle méritait de trouver le repos. « On ne peut pas laisser l’enfant ainsi, n’est-ce pas ? »

Il jeta un coup d’œil à Isaac tout aussi atteint qu’eux par la scène déroulée sous ses yeux. « Isaac, tu devrais jeter un coup d’œil à la réserve, on va s’occuper d’elles. » Proposa-t-il, un peu sombre. La gosse ne pouvait pas rester comme ça. Il se rapprocha d’Andrea, lui tendant son pied de biche. Il lui parla pour qu’elle soit la seule à entendre, il ne voulait pas heurter Isaac, alors qu’ils savaient tous les trois ce que le chilien désirait faire. « J’aurai besoin d’un couteau, tu veux bien me prêter le tiens ? » En cet instant, il était loin de s’adresser à elle comme s’ils avaient franchi une ligne vers l’intimité de l’autre. Ça n’avait rien à voir. Le sujet était important. « Je vais m’occuper d’elle, tu pourrais voir si la femme est… vraiment en vie ? » Ensemble, ils échangèrent leurs armes, et se dirigèrent vers les cellules. Lisandro ne jeta qu’un bref coup d’œil à la femme, focalisé sur la fillette qui ne devrait plus être de ce monde depuis longtemps. La fillette s’écrasait contre les barreaux de sa prison, les mains tendues vers l’avant, cherchant à attraper Lisandro qui se tenait encore à une distance raisonnable. Il lui suffirait pourtant de se tendre, coincer ses deux petits poignets entre l’un de ses mains pour la coincer contre les barreaux et d’enfoncer sa lame à arrière de son crâne. Mais il prit le temps. « Lo siento, niña.* » L'enfant ne méritait pas cela. « No te merecías eso.* » Et il s'approcha pour saisir ses poignets décharnés.

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