Ecrasés contre les barreaux, certains semblaient pouvoir traverser la sécurité factice de la cellule. Effectivement, sans ressentir de douleur, ils pouvaient se disloquer, se briser les os et le haut du crâne pour passer de l’autre côté. Un mort y parvint et s’écroula au sol immédiatement, parce que brisé, il ne tenait plus debout. Lisandro s’approcha et enfonça sa chaussure dans son crâne alors que sa main cadavérique s’emparait de sa cheville. Immonde. Pourvu que dehors, Andrea s’en sortait. Il s’inquiétait de ce qui la retenait : le shérif ? les morts ? les deux ? Elle devait aller bien, elle devait survivre. C’était obligé.

Lisandro, accompagné d’Isaac, soignait ses tirs et visait les crânes décharnés, coincés entre les barreaux. Un. Deux. En plus de finir en bouillie au sol, les crânes explosaient et le sang les tâchait. S’ils s’en sortaient, ces vêtements seraient bons à brûler. Le médecin jeta un coup d’œil à son aîné, vérifiant que celui-ci allait bien, tenait debout. Il était un peu vacillant, mais comme lui, il tirait et touchait ses cibles. Le chilien abattit un troisième mort, coincé par les barreaux de la cellule. Le nombre diminuait mais le bruit des détonations attireraient tous ceux qui rentreraient dans le commissariat à leur suite. En même temps, ils n’avaient pas énormément de choix. « Dépêche-toi, Andrea … » Supplia-t-il, tout bas.

Sourd à ce qu’il se passait dehors, ils ne se préoccupaient que des morts au-devant d’eux. Andrea allait y arriver, c’était forcé. Lisandro hésitait, au vu du nombre de rôdeur présent contre la cellule, et même s’ils avaient une quantité d’armes suffisantes pour les descendre tous, cela signifiait qu’ils repartiraient avec un nombre de munition, quasiment nulle et … ce n’était vraiment pas le but de cette sortie. En même temps, cette expédition était censée se passer sans encombre. Nombre réduit, plus de discrétion ; ils n’avaient qu’à nettoyer la zone d’accès, prendre les armes, sortir et rentrer à la maison. En cet instant, le chilien se demandait s’ils allaient pouvoir y arriver. « Mierda. »

Il délaissa son arme à feu pour se saisir de son pied de biche alors qu’il s’élança et frappa, défonçant un crâne passé au travers. Le crâne déjà fragilisé, éclata en morceau, le corps s’effondra. Mais des mains désossées se saisirent de son arme, s’accrochèrent pour le tirer en avant et le chilien dû lutter contre la force de ces morts pour récupérer son arme et retourner en sécurité, à hauteur d’Isaac. « Continue de tirer, avec ton épaule c’est le mieux que tu puisses faire, j’vais essayer d’en avoir d’autres comme ça. » Fit-il, en désignant son pied de biche et se remettant en garde pour le prochain mort qui se coincerait entre les barreaux de la cellule.

Spoiler:

Ils devaient s’en débarrasser. Ils devaient tous les éliminer. Isaac fit une première tentative, armant sa main gauche, prêt à fendre l’un de ces crânes. Mais une vive douleur s’éprit à nouveau de son épaule droite. Ses mouvements étaient terriblement réduits, néanmoins, il ne pouvait pas laisser Lisandro s’en charger seul. Le cavalier saisit alors sont arme à feu, visant le visage d’une créature en face de lui. Il tira alors une première, mais il loupa son coup. C’était bien plus compliqué de viser avec sa main gauche, il tremblait.

Pourtant, le chilien l’encouragea à continuer, pendant qu’il se chargeait des morts avec son pied de biche. Le doc’ parvint à en tuer un, mais faillit perdre son arme, prise au piège entre les mains décharnées qui essayaient de les attraper. Le cavalier prit alors une profonde inspiration, encore, et tout en s’adossant contre le mur de la cellule pour être plus stable. Il tira une seconde fois. La balle alla se loger dans le front d’un rôdeur qui s’écroula… Comme ça, ils pouvaient peut-être y arriver. Puis brusquement, il crut entendre la voix d’Andrea dehors, sans en comprendre réellement les mots. Elle semblait hurler. « Y’a un truc qui va pas dehors… » S’inquiéta l’aîné, avant de tendre à nouveau le bras en direction des barreaux.

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