Je n'aime pas ces choses, non, en fait je les déteste, elles me dégoûtent au plus haut point et je crois que jamais de la vie je n'arriverai à m'y faire. Quand je vois Frances, Isiah et les autres les éliminer comme de simples mouches, je les envie, ils n'ont pas l'air des les craindre tant que ça sauf quand ils sont en grand nombre peut-être, alors que moi, si je vois un lent, je passe mon chemin si c'est possible. Mais là, non, ce n'est pas vraiment possible. « Merci... » répondis-je faiblement pour l'aide apportée par le serrurier. Volontairement ou non, il me valorise, ne me rabaisse pas en me disant que je suis un poids, au contraire, il me fait comprendre qu'il compte sur moi et que je fais partie des leurs. Autant dire que c'est plus qu'apprécié.

Restant donc en arrière comme demandé, je surveille pour éviter qu'une de ces bêtes ne nous prennent par surprise, mais l'une d'elle me surprend visuellement sur le côté, je ne pensais pas en voir une là, oui, c'était pourtant prévisible, elles n'allaient pas s'amener gentiment une à une à la queuleuleu. Heureusement, il est suffisamment lent pour me laisser le temps de préparer mon coup et réussir à lui planter la lame de mon côté dans son crâne ramolli après une grande inspiration de ma part. Je le repousse ensuite du pied pour récupérer mon arme et c'est là qu'une détonation se produit, me faisant bondir et lâcher un nouveau petit cri de surprise.

Haussant les épaules à la remarque d'Isiah, je ne suis malheureusement pas voyante, mais ce qui est sûr, c'est qu'utiliser les armes à feu n'est jamais la bonne solution sauf en cas de nécessité absolue. Etait-ce le cas ? Très certainement puisqu'une deuxième détonation se fait entendre et des râles aussi. Je sens une vague de peur m'envahir. Et si ma première vraie sortie avec eux était la dernière ? La crainte n'est pas prête de se faire la malle puisque le blond me demande la chose à laquelle je m'attendais le moins ; partir seule pour retrouver les autres. Faisant les gros yeux, j'ai un peu de mal à réaliser, et voilà que maintenant j'ai l'impression d'avoir un poids énorme sur mes épaules. « Euh... oui... » répondis-je simplement en hochant la tête pour me motiver.

Pas le temps de penser et encore moins de chouiner. Hors de question de crever ici de toute façon, je n'ai pas attendu un an pour retrouver Nigel et être séparée de lui aussi rapidement... Voilà ! Je l'ai ma source de motivation, la chose sur laquelle me focaliser pour oublier un peu toute négativité. « Fais attention à toi aussi ! » lançais-je en rebroussant chemin en suivant la lumière. Comme si c'était à lui d'être prudent... Je prends donc mes jambes à mon cou en ramenant le fusil devant moi. En fait, je ne sais pas si le mieux et de garder ou non le couteau, mais comme il y a déjà eu des coups de feu, c'est peut-être la meilleure option et j’aperçois alors Frances. J'ai envie de hurler son nom, un peu façon groupie, pour lui dire de venir rapidement ici, mais je continue d'avancer jusqu'à la croiser du regard en braquant mon arme vers elle. Digne des meilleurs films d'action, je lui dis alors de s'écarter alors que quelques mètres nous sépare et je tire par automatisme que je n'ai pourtant pas, mais c'est venu comme ça naturellement. Par contre, la balle donne l'impression de se faufiler entre les lents... Raté.

Spoiler:

« Il est à l’intérieur avec d’autres rôdeurs, il m’a envoyé vous chercher. » répondis-je avec précipitation comme si le moindre dixième de seconde gagné pouvait changer tout. Plutôt que de suivre son conseil, je persiste à vouloir viser au moins encore une fois la tête, j’ai eu une bonne prof’ et même si j’ai très rarement tiré, je me répétais toujours ce que Daphne m’avait dit. La posture, la respiration et tout ça. Alors je retente le coup, je me positionne comme elle me l’a appris et calme ma respiration avant de faire feu. « Yes ! » lâchais-je d’enthousiasme en voyant un lent se prendre la balle en plein dans le crâne et tomber. Bon, ok, je visais son copain devant lui, mais ça, jamais je ne l’avouerai, et puis, le principal est le résultat hein.

« Tu veux pas mon fusil plutôt et moi je reprends mon couteau… Tu dois mieux gérer que moi nan ? » demandais-je en me tenant prête à lui donner mon arme dans la seconde. La chance sourit peut-être aux audacieux, mais si Frances se sent de gérer nos munitions, ça m’est égal, ce n'est pas un concours où je ne sais quoi. Sans perdre un instant je tire une nouvelle fois, encore raté. Un tir sur trois, je ne sais pas si vraiment on peut appeler ça de la réussite, c'est toujours mieux que rien c'est sûr, mais bon... Et non, ce n’était pas fait exprès ! Je peux me montrer chieuse, mais il y a des limites.