C'est pareil ici. Même style de cellule de fortune donc. Pinçant les lèvres à cette évocation, écoutant les côtes blessée dont parlait Juliet, hochant la tête sans que la blonde ne puisse la voir. Seule également. confirma t-elle à la blonde. C'était logique, en un sens. Plus facile à maîtriser qu'à deux dans la même pièce... Ou plus facile à surveiller. Son regard s'assombrit en y songeant, tournant la tête en direction de la porte au cas ou cette dernière s'ouvrirait. Mais pour l'instant, rien.

Essaie de ménager tes côtes. demanda t-elle tout de même à Juliet, soucieuse de son état alors qu'elle demandait presque timidement si elle avait une idée d'ou elles pouvaient bien être. Oh ça... Elle en avait une, oui.

Ca ne va pas te plaire. prévint-elle la blonde à distance, venant un instant poser sa main contre le mur. Mais je pense qu'on est dans une cache des New Eden. Elle connaissait ce visage qui l'avait tenu en joue. Il n'avait pas fallût longtemps pour le reconnaître. Hésitant à parler d'avantage, avant de reprendre. En tout cas, l'un d'entre eux est de New Eden, c'est certain. et elle n'avait ni le temps ni la possibilité de lui expliquer plus en détail malheureusement. Soupirant longuement avant de reprendre à l'attention de Juliet. Il faut que tu restes calme, d'accord ? Bien que plus facile à dire qu'à faire. Si tu as besoin de moi, essaie de trouver un mot pour qu'on discute par la. Un truc, qui laisse à penser que tu n'attends pas forcément de réponse. Au moins je saurai quand je peux te parler sans risques ?

Ce conduit était à la fois d'une aide précieuse, et un risque considérable. Mieux valait y aller doucement.

Spoiler:

Sans plus grand ménagement, ils leur avaient mis un sac sur la tête et les avait tous embarqué avec eux. Il aurait été bien compliqué de repérer le chemin emprunté, tant le véhicule tourna encore et encore. Mais l’amazone se doutait bien que ce qui les attendait sur place n’aurait rien de plaisant, ni que la possibilité de retrouver leurs traces s’amoindrissaient au fur et à mesure que le véhicule s’éloignait du leur, resté là, comme une carcasse sans vie sur le bord du chemin. Sous le sac en toile, elle mesure son souffle, alors que les liens serrent ses poignets et font naturellement monter son adrénaline. Ne pas céder à la panique de ne plus voir, de ne plus se mouvoir, de seulement pouvoir entendre de façon démultiplier tous les sons qui lui parvenaient aux oreilles.

Comme les autres, des mains viennent peu délicatement attraper ses bras pour les déplacer, un dédale de couloirs qui les amènera dans une cellule probablement. La présence d’Oliver dans cette équipe, lui fait se souvenir de cette prison à George. Tous ces couloirs, et toutes ces portes. Une cellule dans laquelle elle avait trouvé Armand, sans vraiment comprendre ce qu’il fichait là-dedans. Sans ménagement, on l’assoit sur une chaise et puis, les pas s’éloignent et la porte claque. Enfin seule. Rageusement, elle enlève le sac de sa tête en le jetant au sol, les gestes limités par ses mains fermement menottées. Elle ne se lève pas tout de suite, observe son environnement : une couverture, une bouteille d’eau, une miche de pain. La pièce est mal terminée, le faux-plafond semble mobile. Elle se lève alors, fait le tour de la pièce, cherchant quelque chose, une faille peut-être, avant de revenir à sa chaise et de monter dessus. Malheureusement la chaine à sa taille bloque son mouvement et elle ne peut suffisamment lever les bras pour aller voir. Elle n’a rien sur elle et il n’y a évidemment rien dans la pièce pour l’aider. Alors Raina prend une grande inspiration.

Dans sa tête, elle entend Anton et ses conseils. Elle se souvient également de la douleur que ça lui avait prodiguée les premières fois. De sa main gauche, elle saisit son pouce droit, se positionne et… tire. L’articulation se déboite et sa bouche s’étire en une silencieuse grimace de douleur, mais c’était juste ce qu’il fallait pour libérer sa main de la menotte. Fébrilement, dans un mouvement sec, elle remet son articulation en place, retenant un nouveau gémissement de douleurs. Ne pas faire de bruit. Sa main libre, elle parvint à pousser un peu la plaque du faux-plafond et fouille, cherche. Il est trop fragile pour supporter son poids, mais quelque chose attire son attention : des câbles électriques. L’un d’eux n’est pas raccordé. Bingo. Elle se dépêche de le ramener à elle, remettant la plaque du faux-plafond en place, avant de glisser le câble dans sa manche gauche, pour lui permettre de l’attraper facilement en cas de besoin.

Mais il était évident maintenant, que Raina avait une main de libre, il lui fallait cacher sa ruse, gagner un effet de surprise peut-être. Alors elle se saisit de la couverture et la jette sur ses épaules afin de cacher sa main libre, tout en tenant le tissu contre elle de sa main encore menottée. Une seule chance s’offrirait à elle… Peut-être.

Spoiler:

Ecoutant les réponses de Nihima avec attention, Juliet imagine sans mal la lakota prisonnière d’une pièce similaire à sa cellule. Se mordant les lèvres pour contenir son inquiétude, la blonde hoche la tête une nouvelle fois, quand bien même la guerrière ne peut pas la voir.

- D’accord, concède-t-elle lorsque Nihima lui enjoint de se ménager.

De toute façon, ce n’est pas comme si elle pouvait se lancer dans un marathon… La pièce n’est peut-être pas un placard à balai, mais on n’y caserait pas une piscine olympique non plus.

Après un instant de silence, la voix de Nihima se fait à nouveau entendre. Et la réponse qu’elle apporte glace le sang de la jeune femme. New Eden. C’est ce qu’elle craignait, sans oser même formuler le mot dans son esprit.

Encore quelques secondes passent, avant que la lakota ne la mette en garde sur la nécessité d’un code, d’un signal entre elles. Mais Juliet n’a pas le temps de lui répondre que déjà, des pas résonnent dans le couloir.

Faiblement, le bruit d’une porte qui s’ouvre puis se referme se fait entendre. Le souffle rendu court par l’angoisse, Juliet laisse passer un long moment, tendant l’oreille pour tenter de percevoir un son en provenance de l’autre cellule.

Finalement, elle se rapproche du conduit et gratte du bout de l’ongle la surface du mur. Le raclement, discret, résonne néanmoins contre les murs de la cellule.

-Nihima ? risque-t-elle d’une voix faible.

Lorsqu’il devient évident que la lakota n’est plus là et qu’elle est à nouveau seule, Juliet sent sa gorge se serrer. Péniblement, elle ravale le sanglot qu’elle sent monter, et s’adosse au mur, tête baissée.

Spoiler:

La vérité est qu’elle ne savait pas combien de temps elle devrait attendre. Et que plus les secondes et les minutes s’allongeaient, plus l’adrénaline rongeait son sang. Combien de temps encore avant que la porte ne s’ouvre ? Combien de temps avant que son heure ne vienne, qu’elle tente sa chance, une ultime fois peut-être ? Si elle était bien là où elle se croyait être, l’amazone ne ferait de toute façon pas long feu. Plus qu’une certitude, elle ne leur laisserait pas le choix. Elle ne se rendrait pas sans se battre.

Raina décide finalement de se lever, gardant la couverture sur ses épaules, arpentant la pièce à la recherche de quelque chose. Mais bientôt ses pas ressemblaient plutôt à ceux d’un lion en cage qu’autre chose. Le sol froid sous ses pieds, l’énervement qui faisait tressauter tout son corps, il n’y avait rien d’autre à faire que d’attendre – et elle détestait ça. Aucun moyen pour elle de savoir comment sortir, comment allaient les autres. Rien. Que ce câble électrique caché dans sa manche qui pourrait éventuellement la servir, ou précipiter sa perte. Elle finit alors par s’arrêter, appuyée contre un mur, elle se laisse glisser au sol, la tête penchée en avant. La chaleur de la couverture était presque réconfortante et elle en profita pour respirer, profondément, calmer cette colère sourde… et tendre l’oreille.

Spoiler:

Le silence lui semble assourdissant. C’est comme si les battements de son cœur résonnaient plus forts encore dans sa poitrine et qu’elle pouvait sentir, dans le sang qui battait à ses tempes, la colère et l’impuissance cogner dans son crâne. Ce silence… était assourdissant. Parce qu’au-dessus d’elle, quelque part, quelqu’un hurle.

Le son grave la glace et la fige. Corray. C’est à lui qu’elle pense, qui d’autre ? Les avant-bras posés sur ses genoux repliés devant elle, elle se prend la tête entre les mains et écoute encore. Il n’y a rien qu’elle puisse faire. Respirer. Se concentrer. Respirer. Fermer toutes portes. Enfermer les souvenirs. Condamner les attaches. Respirer. Reléguer les sentiments au placard. Eteindre, toutes les lumières de son âme. Respirer. Personne ne viendra. Respirer. Encore. Respire, bordel.

Spoiler: