Le sol dur et froid lui arracha un nouveau gémissement quand elle y fut jetée sans ménagement. Restant un instant allongée, avant d'entendre les échos provenant de la cellule de Juliet. Ne parvenant qu'à péniblement se remettre sur les genoux en entendant les bruits sourds qui lui serrent le cœur, au même titre qu'elle contracté la mâchoire. Douloureux mélange de colère et d'une douleur sourde qui lui battait les tempes, son regard déviant sur la couverture. Ssy laissant presque tomber pour venir récupérer le clou qu'elle y avait caché plus tôt. Peinant à rester assise en tailleur, venant triturer la serrure des menottes jusqu'à ce qu'un déclic ne se fasse entendre.

Ce fut comme une dose d'adrénaline qui l'encouragea à sortir vivement ses poignets des liens. Elle devait trouver une solution désormais, et vite. Trouver un moyen de sortir tout le monde de la dune manière ou d'une autre. Récupérant la couverture pour s'en parer et masquer ses mains, se relevant en titubant de sa position assise. Venant glisser le clou dans la poche de sa veste, juste au cas où.

Spoiler:

Il y a soudain du mouvement dehors, de cris étouffés et des portes qui claquent violemment. Resserrant la couverture contre elle, l’amazone fixe la porte, prête à se ramasser sur ses jambes et profiter d’une ouverture… Mais les geôliers passent sans s’arrêter et la porte reste à nouveau hermétiquement close. Le silence se réinstalle lourdement au-dehors. C’en est trop. L’immobilité la ronge, ainsi que l’attente et l’impuissance face à ce que ses compagnons traversent et qu’elle est bien incapable d’aider.

Rejetant la couverture, cette fois, l’amazone se lève pour s’approcher de la porte. Il n’y a personne près de sa cellule, ou du moins, elle ne peut l’entendre. Elle arpente à nouveau le bureau, tâtonne les murs une énième fois encore. Et puis, un mince espoir. En levant les yeux, Raina voit ce petit bout de métal qui sort du mur. Un morceau si fin qu’elle n’y avait pas prêté attention tout à l’heure. De sa main libre, elle parvient à l’extraire avec un soulagement non feint. A nouveau, c’est les enseignements d’Anton qui se rappellent à elle, comme elle devait tordre la ferraille afin de forcer l’ouverture des menottes. Bientôt, sa main gauche est libre elle aussi et elle ôte également la chaine qui enserre sa taille. Libérée de ses chaines, c’est comme un poids immense qui s’ôte de sa poitrine.

Il reste néanmoins une chose à faire, puisque cette tige métallique était encore entière. Galvanisée par cette découverte, l’amazone avise la porte. Nouvel objectif.

Spoiler:

Dans une manœuvre habile, la porte se déverrouille en un cliquetis qui libère enfin l’amazone de sa cellule. Sortant son câble électrique de sa manche, elle attend quelques secondes, l’affut du moindre mouvement, avant d’ouvrir la porte qui l’amène dans un couloir. Personne ne se tient devant sa porte, à vrai dire personne ne s’est vraiment intéressé à elle depuis qu’elle était là, mais elle n’en était pas à se poser la question du pourquoi. Un garde surveille le couloir plus loin, lui tournant le dos – par chance.

Pieds nus, l’amazone se fait discrète quand elle se lance à son assaut. Le temps qu’il comprenne ce qui lui arrive, le câble électrique vient enserrer sa gorge et Raina croise et serre de toute sa force. L’homme se débat, tente de déloger le câble de son cou, avant de tenter d’atteindre son assaillante qui ne lâche pas, retenant difficilement un grognement d’effort alors qu’elle serre, serre et serre encore. Le garde suffoque encore, elle ne relâche pas la pression, jusqu’à ce que le corps de l’homme ne finisse en poids mort et ne s’écroule, emportant avec lui Raina qui cède enfin et le réceptionne pour amortir la chute.

Grimaçante, elle repousse sans ménagement le corps inerte du garde et se relève, haletante. Il lui fallait encore avancer, chercher les siens. Nihima, Juliet, Selene, Corray. Par où commencer ? Quelle porte choisir sans risquer plus encore ? Alors elle tente, une première porte à laquelle elle murmure, juste audible. « Nihima ? Juliet ? » Demande-t-elle. L'adrénaline parcourt ses veines, elle n'avait pas beaucoup de temps, à chaque instant quelqu'un pouvait débarquer et la découvrir.

Spoiler:

Elle avait peiné à rejoindre la porte, tentant sans succès d'essayer de l'ouvrir, étouffant un juron en constatant que la serrure ne cédait pas. Mais des bruits étouffés non loin la firent reculer, méfiante. Craignant qu'on ne revienne la chercher, bloquant un instant sa respiration avant d'entendre un mot qui la fit instantanément être submergée par le soulagement.

Raina ! c'était elle qui venait de prononcer son nom. Venant toquer fébrilement contre la porte pour l'inciter à se rapprocher, priant pour qu'elle soit seule. Que personne ne remarque que l'amazone était visiblement hors de sa cellule. Qu'elles puissent enfin trouver une solution.

La tension monte, à tout moment elle peut tomber sur la mauvaise personne, ou la mauvaise porte. Elle avance, prudemment, jusqu’à ce qu’enfin la voix de son amie lui parvienne. « Nihima » Souffle-t-elle, soulagée. « Je reviens » Laissant son amie là, elle retourne sur ses pas dans le but de fouiller le garde à la recherche de clés qui pourraient lui être bien plus pratiques pour libérer la Lakota. Elle en profite également pour le fouiller, lui prendre sans vergogne son gilet pare-balle, découvrant par la même occasion le couteau de combat à sa ceinture. La voilà refaite.

Raina revint alors rapidement à la cellule de Nihima, l’ouvrant sans aucune difficulté. La porte s’ouvre sur son amie déjà bien amochée. Elle ne dit pas un mot, en constatant l’état dans lequel elle se trouve, désolée de ne pas avoir su arriver plus tôt. Elle prend le temps de la regarder, non sans manquer la force de détermination dans le regard de la Lakota et de lui rendre le sien : féroce. Puis elle enfila le gilet pare-balle, tout en la questionnant. « Dis-moi, tu sais où sont les autres ? » Souffle-t-elle, rangeant son câble électrique dans sa poche, pour garder son couteau en main.

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Raina l'avait entendu. Poussant un soupir de soulagement avant d'entendre les pas s'éloigner et revenir dans sa direction, se reculant alors que le cliquetis de la porte indiquait que la serrure s'ouvrait enfin, dévoilant son visage marbré de bleu à la métisse sans émettre le moindre commentaire. La même détermination froide dans le regard s'échangea à celui de Raina. Au moins, toutes deux semblaient déterminées dans un même but commun. La remerciant d'un signe de tête avant de récupérer le clou dans sa veste, le glissant entre ses doigts à la manière d'une arme de fortune, tandis que son amie, elle, semblait avoir trouvé un meilleur équipement.

J'arrivais à communiquer avec Juliet via un conduit d'aération. Mais je crois qu'ils l'ont emmené après l'avoir tabassé. annonça t-elle sans détour à Raina alors qu'elles commençaient toute deux à reprendre leurs esprits, enfin réunies.

Selene est dans une sorte d'infirmerie. Ils m'ont torturé pour la faire parler, et elle était sur le point de tout avouer quand ils m'ont ramené en cellule. Et les esprits puissent-ils l'entendre, ses prières étaient dirigés pour amener la force à Selene de résister à Oliver et ses manières.

Elle sera sans doute avec Oliver. Ou d'autres. Mais je ne sais pas ou est Corray... concéda t-elle avec un air désolé. Elle n'avait plus revu le chanteur depuis leur accident de voiture. Et ici, seul Yama pouvait deviner les sévices qu'on aurait pu lui infliger.