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Anton écouta Teresa lui « proposer » le poste de second dans l’affaire. Il ne réagit pas directement, se contenta de rebondir sur ce que disais Allia : « Vu ta position Teresa, je vais rejoindre la proposition d’Allia et nous demander de passer devant. Tu es notre lifeline avec le reste des autres groupes. Evidemment, nous suivrons tes consignes et les ordres que tu recevras, mais pour le combat pur, comme tu dis, fais-nous confiance. » Son égo voulait dire « fais-moi confiance » mais ce serait faux et égoïste, en soi. Si Maes semblait s’en remettre à lui, Isha n’obéirait clairement qu’à Allia par exemple. Donc si la jeune femme n’était pas d’accord avec lui, Isha ne serait pas d’accord avec lui. Il ne commanderait donc rien en réalité.

« Tous les quatre on se connait bien et on sait comment se battre ensemble. Allia par exemple est une excellente archère, nous pourrons bénéficier d’une relative discrétion si ça devenait nécessaire. Pour ma part, je suis à l’aise au fusil, au pistolet et j’ai une bonne droite au besoin. Isha était certainement meilleur que lui, mais si le jeune homme voulait faire valoir ses compétences, il devrait le faire lui-même. Quant à Maes, Anton ne savait pas exactement ce qu’il valait en réalité, il tirait bien au fusil à pompe ? Mais après, il ne l’avait pas vu combattre pendant l’attaque de la distillerie.

Laissant ensuite ce sujet derrière eux, il expliqua à tout le groupe ce qu’il avait vu à George, la configuration de la ville, le comportement des gens, comme les femmes qui marchaient deux par deux. Il parla ensuite de la prison, un ancien hangar avec des cellules individuelles. Puis il termina son exposé sur un autre sujet : « New Eden est très présent au No man’s land, dans le cas où quelqu’un nous échappe, nous ne pouvons pas nous permettre de nous faire remarquer. Pour la durée de l’opération, nous serons maqués et Isha sera « Deadpool », Allia « Hawkeye », Maes « Mistério » et moi-même je serai « Punisher » Je vous invite à faire de même d’ailleurs. »

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Je me retiens de lever les yeux au ciel quand Ruby me dit de rien faire de stupide. « Ouais, ouais, t’inquiète. » Valérian saura de toute façon me canaliser si besoin, on le sait tous les deux. Et quand elle parle de Milow, je me contente d’un bref haussement d’épaule et de souffler, sur le même ton qu’elle. « J’sais pas. Il sait se battre mais il est encore plus colérique que moi. J’ai quand même eu un bon feeling avec lui. Je l’aime bien. » Sauf que je sais pas s’il sait se contrôler. Ce qui, venant de moi, est pas peu dire. Je me contente de grimacer quand elle parle d’Otis avant que les autres finissent par arriver. Je peux pas rater le regard noir que lance Milow en direction de Ruby mais, tant que ça va pas plus loin, je m’en branle un peu.

Et quand Andrea prend la parole, chuis rassuré quelque part. Elle a l’air de savoir ce qu’elle fait elle aussi. « Okay, on tente la subtilité et si ça marche pas, on fera ce qu’il faut donc. » Je hoche la tête quand Valérian embraie, écoutant les détails du plan avec attention. « Nous faudra des cordes pour grimper plus facilement et nous assurer en cas de pépin. » J’avoue que de pas connaitre le nombre est pas pour me rassurer. Mais bon, après, on va se dire qu’ils vont pas être 15 à garder une putain de radio, surtout en pleine nuit. « Qui a la grenade au fait ? » Juste histoire de savoir, au cas où.

Si j’ai pas fait de commentaires quand Ruby s’est présentée en tant que Storm, je réprime difficilement un juron quand Valérian utilise son surnom aussi. Va bien falloir que je me prête au jeu, même si je retiens Markus pour ses idées à la con. D’autant que Milow en rajoute une couche et se présente comme Ninja. Sérieusement ? Bon bah… Je lâche alors, d’un ton bourru. « Pour moi, on utilise Power-man ». Non mais, faudra vraiment qu’on reparle de ces trucs-là. Pas que j’ai du mal avec ce surnom, mais un peu quand même. Enfin bref. Rester concentré on a dit. Et j’attrape ma cagoule pour l’enfiler, prêt à partir au signal.

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La tension était palpable dans tous les recoins de cette espèce de camp de fortune. Fallait vraiment se concentrer et pas se laisser aller, réviser les différents plans et se préparer au maximum. Quand Tony avait été appelé sur le terrain sans elle, le cœur de la mécano s’était douloureusement serré dans sa poitrine. Elle se faisait un sang d’encre pour son barbu, pas qu’elle ne lui faisait pas confiance, mais de le savoir en première ligne, a poker de suite l’ennemi… Se passant une main dans sa courte tignasse, Sal prenait une gorgée d’eau et faisait de son mieux pour plutôt réviser toutes les infos qu’ils avaient jusqu’à présent sur le camp des fanatiques religieux.

Relevant le museau lorsqu’on l’appela, elle rejoignit avec d’autres une brunette avec des espèces de peintures de guerre à la tronche. Elle lui disait vachement quelque chose, mais après, vu tous les gens qui passaient au No Man’s Land, c’était assez souvent le cas que les têtes lui semblaient familières. Les concernés se regroupaient tous ensemble et Salem observait les têtes qui s’approchaient. Y en avait peu qu’elle connaissait, mais faudrait faire confiance.

Un peu plus de précision sur ce qui allait se passer, fallait retenir les noms ce qui était vraiment pas con et écouter Selene. Noté. La petite blonde offrit donc un signe de tête éloquent à la brunette pour signifier que tout était comprit.

Ses prunelles vertes et préoccupées glissaient sur les gens autour d’elle et Sal mémorisait les visages, puis les noms. Bien malgré elle, la mécano évaluait un peu l’armement de chacun, se demandait si certains avaient des spécialités qui leur seraient utiles…

Selene, Isaac, Eli, Kaz, Leila… Ce serait peut-être mieux d’utiliser des noms de codes ? Comme chez les Exilés ?

- On utilise nos vrais noms ou des noms de codes ? On sait jamais ce qui peut se passer, non ?

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L'étreinte de Selene est réconfortante, quoi qu'un peu frustrante. Il aurait peut-être fallu que je vide mon sac avant qu'on arrive sur le champ de bataille. C'est trop tard, maintenant. Alors j'en profite, et je crois qu'on se donne mutuellement un peu plus de forces. La pianiste récupère d'ailleurs son rôle de cheffe et rassemble le groupe autour de nous.

Je redresse la tête vers les autres : une blonde nommée Salem qui a un petit air de Roza, et un brun tatoué, Kaz. Il y a aussi Leila, que je ne connais que vaguement. Isaac et Antony sont déjà partis pour ouvrir le chemin. Les noms sont simples à retenir. Je hoche la tête dans un sourire amical, "Salut tout le monde." Ils ont l'air plutôt cool. Pas ouvertement problématiques, en tout cas.

J'acquiesce les directives de Selene. C'n'est pas habituel que je sois sous ses ordres - pas dans ce contexte en tout cas - mais l'enjeu est tellement important que je m'y plierai gentiment. "Elle est fiable et nous a déjà sauvé la peau plus d'une fois, vous pouvez lui faire confiance." dis-je sérieusement pour tenter de les conforter. Suivre les directives d'une inconnue, ça n'doit pas être évident.

A mes pieds, j'récupère la protection en cuir confectionnée par Teresa au camp. J'la lace autour de mon avant-bras gauche jusqu'au poignet, quémendant de l'aide à Leila pour m'aider à la nouer correctement. Ca pourrait être utile s'il faut faire fermer sa gueule à un rôdeur. La blonde parle de noms de codes. J'hausse les épaules et réponds "C'est que les prénoms, ça devrait aller." J'n'ai jamais pris de pseudonyme, et à vrai dire ce sera égoïstement plus simple pour moi de ne retenir que trois nouveaux prénoms. J'ajoute dans un sourire, "Enfin, comme vous voulez, c'pas moi qui décide."

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Andrea et Valérian s’étaient empressés de répondre à nos principales interrogations à eux deux. Je pensais pouvoir me fier à Andrea, contrairement à Otis et Milow. Je ne me formalisai pas plus que ça du regard noir de ce dernier. S’il était encore plus colérique que Joaquin… Je pouvais m’attendre à tout. Mais à défaut de parvenir à se faire mutuellement confiance, on pouvait agir de concert malgré tout. S’il était bon grimpeur, il saurait se révéler utile.

Je me retournai vers Andrea. « Je préfère les plans dans les plans, en fait. » Je marquai un silence, me doutant bien que je devrais m’expliquer : « On va devoir tout miser sur notre vitesse d’exécution. Le bâtiment a visé de l’école sera forcément celui muni d’une antenne, donc ça se repère de loin. On essaie de se faire discret, et on entre en force avec la grenade dans la salle de transmission. Si ça ne suffit pas, la diversion sera assez grosse pour que Milow parvienne sur le toit pour se charger de l’antenne. Et si ça ne suffit toujours pas, ça devrait me prendre trente secondes de court-circuiter le modulateur. » De cette façon, on minimisait au maximum les risques pris pour un résultat le plus rapide possible. S’ils arrivaient à envoyer un message pendant qu’on s’échangeait des tirs, ce serait foutu. La grenade nous ferait gagner un temps précieux. « On sera les premiers sur place, si je comprends bien ? » Ca me plaisait moins, mais… C’était le jeu. « Pour information, si Milow se charge de l’antenne, ils ne pourront plus émettre ou recevoir. Si c’est moi au modulateur, je peux arrêter les communications dans un sens ou dans les deux sens, à vous de me dire. » Ca pouvait avoir son intérêt.

Andrea ne pouvait pas surprendre l’ombre du sourire qui se dissimulait sous ma cagoule, quand elle utilisa mon alias. « Si tu n’en choisis pas un, ce sera Green pour toi. » Le raccourci était évident à faire non ? Plus c’était court et facile à retenir, mieux c’était.

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