D’un humble hochement de tête, la musicienne remercia son ami. Ça la touchait bien plus qu’elle ne saurait le reconnaitre de voir Eli la soutenir inconditionnellement de cette fois. Ça acheva de la blinder d’énergie pour ce qui restait à venir. Les deux inconnus ne semblaient pas compliqués, c’était une bonne équipe à première vue. A la question de Salem, elle ce fut à son tour d’approuver son ex :

- On a assez de trucs à penser pour s’encombrer la tête avec des noms de code à retenir.

En d’autre circonstance, ça aurait pu être amusant de voir tous ceux qui les entouraient s’affubler de sobriquets mais Selene pensait réellement que s’ils étaient défaits, s’ils échouaient quelque part, livrer leur prénom serait le dernier de leurs soucis.

Posant les yeux sur le matériel mis en commun, elle constata que certaines protections étaient toujours disponibles. Décidant que jouer inutilement les héroïnes ne lui serait d’aucune utilité, la pianiste partit s’emparer de deux gilets pare-balle – l’un d’eux était pour Isaac – et de protections pour les poignets. Le plan littéralement explosif pourrait ne pas passer inaperçu et aux problèmes des New Eden s’ajouterait celui des charognes…

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J’hochai la tête, en réponse à Andrea. « Détruire l’antenne ou le modulateur suffira. Pas besoin de faire les deux. On maximise juste nos chances à tenter deux approches simultanément si on rencontre de la résistance dans la salle de transmission ou sur le toit. » Ils ne sauront pas où donner de la tête, en fonction de qui lancera les hostilités en premier. Ils ne pourraient pas être partout à la fois. « Ca sera plus facile s’il suffit de tout détruire. »

Du reste, j’étais plutôt d’accord avec Milow. Il réfléchissait bien, ce gamin… Mais il m’énervait toujours autant, si ce n’était même plus. « On passe en discrétion autant que possible, on est tous d’accord là-dessus. La grenade, ce sera notre atout dès qu’on rencontrera de la résistance. Si on doit les empêcher d’accéder aux commandes, ce sera encore le plus radical. Si on doit l’utiliser avant d’accéder à la salle de transmission, on aura un atout en moins, ça compliquera les choses. » Alors mieux valait l’utiliser avec parcimonie. « Vu le boucan qu’ils risquent de faire de l’autre côté, ça sera pas pire. Et si on doit lancer une grenade, ça signifiera que les échanges de tirs auront débutés. La discrétion sera déjà foutue. » A ce moment-là, ce serait le cadet de nos soucis.

J’écoutai les alias qu'ils s’étaient choisi pour l’occasion. June ? Ok. Je n’avais pas dû comprendre l’histoire derrière… Et Andrea était déjà partie. Bref, ce n’était pas très important. J’haussai un sourcil bien plus dubitatif devant celui qu’Otis s’était choisi. Pikachu, sérieusement ? « Ok, le pokémon… J’espère que tu vas nous faire une belle attaque éclair, histoire qu’on rentre tous chez nous ce soir. »

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« Nous ne serons pas les premiers à pénétrer dans George ; nous enfoncerons les barricades ennemies en même temps que d'autres groupes, notamment celui responsable de l’armurerie. » Valérian regarda Ruby et se pinça les lèvres. « Avec une telle arrivée en fanfare, il sera de toute façon impossible pour nous de miser sur la discrétion. Il faudra donc rejoindre l’école au plus vite, et neutraliser cette antenne en un rien de temps. » Son regard parcourut les autres membres du groupe. « L’avantage de la distraction étant que nous ne devrions pas nous heurter à une trop grosse résistance en ville. À moins bien sûr… Que nous n’y fassions des découvertes de dernière minute. » Ce qu’il fallait également envisager. S’ils connaissaient la structure globale de la base et avaient une idée du nombre de gardes positionnés là-bas, ils n’étaient cependant pas à l’abri de découvertes intempestives une fois l’assaut lancé.

Valérian secoua la tête aux propos de Milow. « S’il aurait été optimal pour nous de bénéficier de discrétion, ça ne sera donc pas possible : la ville sera en alerte dès notre arrivée. Quant à jeter la grenade dans le bâtiment, ça nous aurait grandement facilité les choses… À condition cependant de savoir précisément où se trouve la salle de transmission. » Ce qu’ils ignoraient. Beaucoup de critères leur échappaient en effet. Pourtant ils devaient agir vite et bien, autrement l’intégralité de l’opération serait réduite à néant. « Nous pourrions nous diviser en arrivant à l’école. Milow serait donc chargé de saboter l’antenne par l’extérieur, tandis que nous autres prendrions rapidement d’assaut le bâtiment - quitte à se séparer une nouvelle fois en plusieurs groupes pour l'investir le plus vite possible et débusquer la salle de transmission. Ce avant que nos ennemis n’aient eu le temps de réagir et de contacter ces foutus renforts. »

Il fit la grimace. « À une heure aussi avancée de la nuit, il est probable que seule une poignée d’individus garde l’école. Je sais que le plan est risqué, mais nous n’avons pas d’autre choix que d’agir vite. »  

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Joey accueillit les idées de Corray avec un sourire confiant. Cette tactique supposait que les habitants allaient suivre leurs instructions et leur discours sans la moindre protestation, mais si tout le monde semblait convaincu, le jeune photographe voulait bien laisser une part de vérité dans cette version de l'histoire. « Il faudra tout de même se montrer persuasif. Si ce n'est pas le cas ou si quelqu'un se montre agressif, tu ne pourras pas maîtriser tout le monde Corray, sans vouloir te manquer de respect... » Joey lui adressa un sourire aimable et réfléchit un instant en se passant la main sur sa mâchoire. « Mais en tout cas, tant que nous faisons groupe et que nous nous montrons fermes, ça devrait aller, j'en suis sûr. »

Sur ce point-ci, Joey émettait une réserve : s'il n'avait aucun mal à gérer les urgences de la vie de survivants, s'il était doué de ses mains et s'il était débrouillard, Joey avait peut-être parfois un peu plus de mal avec l'humain, encore parfois trop réservé ou trop renfermé sur lui-même. Même s'il faisait de gros efforts depuis plusieurs mois, il fallait néanmoins qu'il prenne sur lui pour mener à bien cette mission.

Quand Lily mentionna le port d'une arme à feu, Joey acquiesça. Bien sûr, il pouvait bien porter une arme de poing à la ceinture, mais surtout pour se montrer dissuasif, mais pas pour s'en servir. « Lily... Je pense que tu n'as pas envie de me voir tirer avec ça... Vraiment. » Un arc pendant la chasse, des lances pendant la pêche, ce n'était pas pareil, la cible n'était pas la même. Il tenta un sourire pour dédramatiser et surtout lui montrer qu'il la taquinait. Mais il prit sa remarque en compte, sans sourire ni se moquer de ce qu'elle ajouta, en matière de légitime défense. « Tu n'as pas tort... On ne sait jamais. Même à bout portant, ça peut sauver la vie. » Déclara-t-il alors en acquiesçant.

Il se saisit alors d'une arme de poing, un petit pistolet qu'il accrocha à sa ceinture dans son holster. « Quelles sont les équipes ? » Demanda-t-il enfin à Corray pour se préparer davantage.

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Laissant à Valérian la main sur l'équipe, Andrea s'écarta et s'approcha de différents groupes pour écouter où ça en était. Ceux où ses membres se trouvaient, et devaient se mélanger à d'autres personnes qu'ils ne connaissaient pas. Dans le but évident d'apaiser des tensions ou rassurer des individus plus discrets peut-être. Ses pas la menèrent jusqu'à Cora, à qui elle adressa quelques mots rapides. Elle était persuadée que la blonde et les exilés sauraient tenir le siège de l'armurerie et empêcher que les choses deviennent dramatiques. Quoi qu'il en soit, cette brève conversation permis au moins de se rassurer elle-même. Et ça ne fut qu'à quelques pas de Corray qu'elle lui fit un signe de la main.

Elle n'approcherait pas de ses interlocuteurs parce que son neveu y était et que l'ambiance était toujours tendue entre eux. Laissant au musicien la possibilité de terminer ce qu'il lui disait, elle lui adressa un sourire quand il se rapprocha :

Tout se passe bien ? S'inquiéta-t-elle évidemment. Ecoute, autant en venir directement au fait : Ce n'est pas pour rien que tu te retrouves dans cette équipe, je te fais confiance pour les protéger et apaiser la situation, souffla-t-elle. C'était stratégique : Corray était sans doute la personne la plus humaine qu'elle connaissait et qu'elle estimait. Tout comme Teresa et son tempérament n'était pas au milieu des autres exilés pour rien. Tout comme ils avaient fait en sorte de fournir un soignant par équipe, en fonction des effectifs et de la dangerosité… Tout va bien aller, j'en suis persuadée, souffla-t-elle finalement avec assurance et fermeté.

C'était la première fois que son ami - et amant - se retrouvait en position de décider. Et elle en était certaine : ça ne serait pas la dernière.

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