Sois prudent, demanda-t-elle à Corray avant de soupirer, se tournant vers le reste du bureau. Ce fut là qu'elle trouva avec sa fille le coffre-fort dans la pièce, et qu'elle comprit qu'il y avait peut-être de quoi faire à l'intérieur. Un soupir lui échappa. Si avant, elle n'aurait pas eu de grandes peines à l'ouvrir, ici, c'était littéralement impossible pour elle d'en venir à bout. Elle tenta d'ailleurs, avec ce dont elle avait besoin pour essayer de trouver le code ou forcer la serrure. Je n'y arrive pas, annonça-t-elle à la coréenne avec un bref sourire peiné.

Soo, tu veux essayer ? Demanda-t-elle à cette dernière, en l'invitant à se rapprocher. Les deux étaient discrètes, elles pouvaient prendre leurs temps pour faire au mieux. Cela étant, ça demandait de la concentration. Ludwig m'a déjà montré comment faire mais avec une seule main, il m'est impossible d'en venir à bout, expliqua-t-elle à Soo avec patience. Je peux t'apprendre ce que je sais, si tu veux, tout ça allait avec la formation qu'elle lui offrait pour devenir plus forte.

Spoiler:

« T’inquiètes pas, j’ai toujours de bonnes excuses, qu’elle lui glisse avec un sourire qui se veut vaillant, mais est rapidement remplacé par une grimace de douleur. Putain, ça fait un mal de chien ! » La souffrance était supportable, tout du moins pour l’instant, et elle savait qu’elle ne pouvait pas simplement retourner la queue entre les jambes auprès de Juliet en admettant sa bêtise. Non. Alors, Ryan encouragea son compagnon à la suivre dans les vestiaires, fouillant chacun de leur côté jusqu’à ce que Rafaël lui intime de le rejoindre. Devant le trésor qu’il venait de découvrir, elle en oublia ses propres trouvailles : un bonnet, deux paires de gants, un trousseau avec un décapsuleur de bouteille en forme de paires de seins, deux paquets de clopes avec leurs briquets et un préservatif périmé depuis un mois. Mieux que rien, d’après elle. Un sourire aux lèvres, et le bonnet déjà enfoncé jusqu’aux oreilles qui lui donnait un air de SDF-junkie, elle donna une tape de sa main libre dans le dos du gitan. « Joli ! » Il lui lança une paire de pantoufles dessus, qu’elle rattrapa de justesse en faisant des grimaces maladroites et en retour, elle sorti de la poche arrière de son jean l’une des paires de gants. « Pour le confort sur les routes, » qu’elle lui balança en lui tirant la langue… et en réprimant un couinement de douleur à cause de ses mouvements trop amples. Elle considéra un instant les combinaisons alignées, son bras blessé, et fit un signe à Rafaël. « Bouge pas, j’vais chercher Corray. »

Sans réellement attendre son aval, la jeune femme fit rapidement demi-tour pour revenir sur la passerelle, où elle trouva justement ce dernier penché vers le reste de leur groupe. Elle devina qu’il prenait de leurs nouvelles, mais ne s’arrêta pas et lui tapa simplement sur l’épaule en lui glissant un « Raf aurait bien besoin d’aide, si tu as les bras libres, » avant de s’engouffrer à son tour dans le bureau. Curiosité mal placée ou non, elle trouva les deux autres membres de la petite famille devant une sorte de coffre-fort… non, ç’en était carrément un. Qui visiblement, ne se laissait pas faire. « Hm, hey ? Désolée, avec Raf on a trouvé plein de combinaisons en parfait état… du coup, je suis venue voir comment vous vous en sortiez. » Si des regards inquisiteurs se posent sur son bras en écharpe, elle évite de répondre en se rapprochant, se glissant aux côtés de la mère et de la fille adoptive en considérant d’un regard critique le coffre. « Donnez-moi cinq minutes, et autant de silence que vous pourrez, avec un peu de chance… »

Elle l’avait déjà fait. Quand Milow et elle dormaient dans des boutiques, ils trouvaient régulièrement de petits coffres dans ce genre. Et souvent, quand les gardes étaient longues et ennuyantes, ils s’amusaient à essayer de trouver les combinaisons. Le gagnant raflait les deux tiers du contenu, alors ça valait le coup de réussir. Ryan, pour sa part, s’était rapidement désintéressée du fait de tourner la molette en espérant tomber sur la bonne combinaison. Elle avait collé son oreille contre les métaux froids, forcé pour percevoir les cliquetis, rendu sa respiration la moins forte possible. Elle avait… clic ! L’artiste rouvrit brusquement les yeux, se reculant pour actionner de sa main libre la poignée, laquelle s’ouvrit sans rechigner. « Alohomora ! »

Quoi ? Fallait bien y mettre un peu de classe, non ?
Elle aurait sûrement dû faire du théâtre.

Spoiler:

C'était peine perdu. Tous les trois n'étaient décidément pas très doués pour forcer des coffres forts. Cela dit, Andrea posa une main apaisante sur l'épaule de Soo : Ne t'en fais pas, ça n'est pas grave, lui promit l'afro-américaine. Au moins avait-elle essayé. Elle fut prête à abandonner l'idée, et le contenu du coffre avant que Ryan ne vienne les retrouver pour jouer de son expertise. Sourcils froncés, Andrea la scruta faire, évidemment impressionnée : Merci Ryan, lui souffla-t-elle quand la porte s'ouvrit finalement.

Andrea se pencha, présentant son sac à dos pour que le contenu du coffre-fort termine à l'intérieur. On regardera ça plus tard, d'accord ? souffla-t-elle à Soo. En rentrant de l'expédition notamment, elles auraient tout le temps qu'il fallait pour étudier ces documents. Cela dit, elles portèrent leur attention sur une arme à feu contenu à l'intérieur. Ah. Andrea regarda le chargeur, plein. Les balles. Ce dernier pouvait être utile. On devrait rejoindre les autres, tu sais où ils en sont ? Demanda-t-elle à Ryan en relevant le nez vers elle. Ils avaient retourné le bureau ici, autant dire que pour l'instant, les communications étaient coupées avec ceux dehors.

L'attention de Preston se pose sur la jeune femme qui s'adresse à lui. Il n'a pas trop de mal à entendre la méfiance dans sa voix. Visiblement, elle ne compte pas le soigner malgré la demande de l'homme. De toute façon, il peut encore tenir, sa blessure n'est pas la chose la plus urgente à traiter, les morts en approche le sont davantage. « Les rôdeurs seront là bientôt, C'est une question de minutes avant qu'ils n'arrivent. Ils étaient 7 ou 8, mais vu le vacarme que vous faites, je suis prêt à parier qu'ils sont beaucoup plus nombreux. » Elle annonce aller chercher les autres et ça lui semble être la solution la plus raisonnable. Ils doivent quitter les lieux au plus vite.

L'homme qui semble diriger la mission, s'avance pour prendre son fusil quand une voix les fait se retourner. Une nouvelle personne arrive en compagnie d'une petite fille. Il pose un regard surpris sur elles. D'où sortent-elles ? Il s'est fait surprendre. Il les observe et leur arrivée semble changer la donne. L'asiatique lui laisse finalement son arme et lui fait promettre de ne pas lui faire regretter. « Promis. » souffle-t-il. Preston accroche son fusil dans son dos et sort son couteau. Ils ne doivent pas tirer avec leurs armes à feu car ils risquent d'attirer de nouveaux morts sur eux. Si une horde leur tombe dessus, ils seront mal barrés.

Preston hoche une nouvelle fois la tête. Rentrer et trouver les autres, ce ne doit pas être compliqué. Une main sur sa blessure, il fait quelques pas à l'intérieur du bâtiment. Ne pas avoir l'air menaçant ? Compliqué quand on débarque comme ça en terrain ennemi, couvert de crasse, il tente de poser un sourire sur son visage, mais les évènements ne s'y prêtent pas trop. Et il doit avoir l'air plus ridicule qu'amical. « Il y a quelqu'un ? » lance-t-il. « Il faut songer à rentrer, des rôdeurs sont en approche. » Il  boite, sa blessure le lance terriblement. Sale journée.

Parvenue à l’étage, Juliet se met en devoir de passer la tête dans chaque pièce qu’elle croise, espérant tomber sur ses compagnons d’expédition. Crier est hors de question, à moins qu’elle ne veuille attirer encore plus rapidement les monstres dans leur direction. Heureusement, Juliet les trouve tous réunis dans le bureau de la direction, un coffre ouvert devant eux. Haussant un sourcil surpris, elle les dévisage un à un. Fallait me le dire que vous comptiez vous la jouer Ocean’s Eleven, j’aurais appelé Brad Pitt. Sûrement que ses parents avaient le numéro de l’acteur dans leur portable, une éternité en arrière. Aujourd’hui, ils sont probablement tous morts, et Juliet ne pourrait pas s’en foutre plus. Allez, venez. On a de la visite, et faut dégager, rapidement. Elle n’a aucune idée du plan décidé par Saseum mais franchement, Juliet s’en moque : pour elle, la fuite est la meilleure option. La seule, en vérité.

Laissant les autres sortir les uns après les autres, elle les inspecte silencieusement, s’assurant que personne n’a rien. Mais quand Ryan passe devant elle, Juliet l’arrête d’un geste : Qu’est-ce qu’il s’est passé ? demande-t-elle en coulant un regard inquisiteur sur l’épaule de la jeune femme qui, de toute évidence, n’est pas à sa place. L’explication vient, et elle soupire. Je suis désolée, tu vas devoir attendre encore un peu, je préfère qu’on soit sortis d’ici, plutôt que de le faire dans l’urgence. Bien sûr, attendre signifie que les tissus et tendons souffrent de cette position, mais Juliet refuse de perdre un temps précieux ; un temps qui pourrait leur coûter la vie, à tous. Indiquant la porte à son amie, avec un regard désolé, elles rattrapent les autres dans le couloir.

Remontant jusqu’à Andrea, elle se penche vers la métisse pour s’assurer qu’elle seule l’entende : Il y a un type, seul, armé, et une nana avec une petite fille, qui sont arrivés pendant qu’on chargeait le camion. Le type a repéré une petite dizaine de rôdeurs qui se dirigent vers nous. Elle n’apporte pas de bonnes nouvelles, c’est certain, et c’est précisément pour ça qu’elle est venue les chercher. Il est plus que temps de dégager. Tous ensemble, ils rejoignent le reste de leur groupe, et Juliet questionne Saseum du regard, attendant qu’il les mettent au courant de l’évolution de la situation.